Rencontre avec Lucien, Expert Nocode et touche méditerranéenne de l’Academy
Monégasque de naissance et niçois d’adoption, cet épicurien de la Tech n’a pourtant pas connu que la vie simplifiée par les outils Nocode, ingénieur mécanique de formation, il a un long parcours académique et pro jonché d’expatriations et d’expériences entrepreneuriales…
Hello Lucien. Déjà j’aimerais te remercier car tu es le premier de l’équipe à t’essayer à l’exercice. Pourrais-tu te présenter et nous parler de ton parcours ?
J’ai quitté Monaco et la vie sous les pins parasols juste avant les années 2000 pour commencer mes études à Paris. J’ai suivi un premier cursus d’ingénieur mécanique au début des années 2000, au sein de l’école ESTACA.
D’ailleurs, à l’époque, les examens de programmation étaient un peu différents, on codait sur papier ! (rires) Une fois mon diplôme obtenu, j’ai enchaîné avec un second master à l’ESSEC, cette fois-ci, en commerce international. J’ai d’ailleurs commencé ma carrière en tant qu’ingénieur d’affaires pour le groupe Airbus, basé à Bangkok.
Comment es-tu passé du commerce au Nocode ?
Ah, il faut dire que j’ai toujours aimé le digital… Déjà, en prépa, je "bidouillais'' gratuitement les blogs des autres pour me faire la main sur les CSS. A l’époque, “the place to be”, c’était les plateformes Skyblog et Overblog. Génération Y ça vous parle encore ?
Puis, le nocode est arrivé dans ma vie, sans prévenir, et a su séduire le profil hybride ingé-commercial que je représentais ! Au moment où j’ai commencé à m’intéresser à l’entrepreneuriat, cela tombait à pic. J’ai co-fondé une première startup dans la finance en 2015 où j’ai dû m’associer avec des développeurs. Suite à ça, j’ai découvert l’outil Nocode Bubble. Je m’y suis formé avec pour objectif de lancer d’autres startups. A la base, c’était vraiment pour éviter de devoir recruter des « dev’ classiques », sur mes projets entrepreneuriaux.
Pour ceux qui te lisent et seraient intéressés par la création d’applis, pourrais-tu décrire en quelques mots ce que le Nocode est pour toi ?
Selon moi, le Nocode va profondément modifier la société en donnant le pouvoir de création de logiciels à toute une nouvelle catégorie de personnes. Un peu à l’image des réseaux sociaux qui ont soudainement donné une voix aux citoyens et non plus seulement aux politiciens et aux journalistes. D’ailleurs on parle déjà de “citizen developer” ou “citizen Maker”
Justement, à quel moment, as-tu eu envie de ne plus être seulement un “citizen maker” mais de faire du Nocode ton métier ?
Passionné par Bubble, je suis rapidement devenu l’un des premiers instructeurs pour les Bootcamps officiels de l’éditeur lui-même, c’était sympa comme reconnaissance ! J’ai aussi lancé, en 2018, le meetup “Bubble Paris”, qui continue toujours. Aujourd’hui, nous sommes plus de mille membres actifs. On a même réussi à faire venir Emmanuel Straschnov, le co-fondateur de Bubble, aux bureaux d’Alegria.group pour une édition du meetup fin 2021.
En parallèle, la même année, je me suis professionnalisé en montant ma première agence de développement Nocode. S’en est suivi une expérience de deux ans au sein d’AirDev, agence Nocode 100%... Bubble (vous l’aurez deviné !) située aux États-Unis. En 2021, j’ai décidé de quitter mon poste pour rejoindre Alegria.group, en tant que Chief Innovation Officer. J’avais envie de contribuer à la révolution du Nocode en France.
On connaît ta réputation en tant qu’utilisateur avancé de Bubble. Travailles-tu toujours, exclusivement, sur cet outil ?
A vrai dire, mon outil préféré reste Bubble pour sa flexibilité, et parce que quand j’ai débuté le Nocode en 2017, les outils n’étaient pas nombreux et peu étaient aussi solides que celui-ci. Il est pratique, on peut y créer tous types d'applications web, même les plus complexes !
Néanmoins, récemment, je suis “tombé amoureux” de Bravo Studio. C’est un outil incroyablement élégant du point de vue technique qui permet de créer des applications mobiles au design vraiment “wahou”.
L’école ouvre ses portes bientôt, tu vas rencontrer la première promotion des futurs Nocodeur·euses… Pas trop stressé ?
(Rires) Non, je suis plutôt ravi de pouvoir transmettre ce que j’ai appris. J’espère qu’ils sont motivés car moi je le suis ! On leur a concocté un programme dingue.
Justement, tu peux nous en dire plus concernant le programme de la formation ?
La formation dure 1 an. Les trois premiers mois sont destinés à la formation à proprement parler. Puis les 9 derniers mois se feront sur le terrain, chez nos entreprises partenaires. C’est l’occasion de mettre en pratique, sur des cas concrets, toutes les notions enseignées les premiers mois. L’idéal pour monter rapidement en compétences.
En ce qui concerne les acquis de fin de formation, ils sont multiples. Les étudiants, au bout des trois mois, doivent être en mesure de planifier le développement d’une application simple, architecturer des solutions, élaborer un modèle de données, chercher des solutions et documenter leur travail.
Comment comptes-tu leur transmettre ton savoir ?
Pour moi l’important est d’avoir une pédagogie adaptée : partage, bienveillance, disponibilité sont les maîtres mots. Je compte quand même les laisser se creuser un peu les méninges.
Ta promesse aux étudiants en une phrase ?
Leur donner les bonnes méthodes et les bons réflexes pour faire d’eux des makers pro en devenir.
Et quand tu ne “nocodes” pas, que fais-tu de ton temps libre ?
Quand ma vie pro était un peu moins intense j’aimais faire du stand-up paddle.
Une dernière pour la route… le ou la prof qui a marqué ta vie ?
Ma prof de chinois. J’ai failli plaquer mes études d’ingé pour faire prof de chinois. J’étais fasciné par le fait de partir de zéro pour apprendre une langue : un système grammatical qui n’a rien à voir, un paradigme différent pour la conjugaison, aucun repère possible pour l’écriture… Un peu comme apprendre à coder en fait :)
Si vous êtes curieux·ses de rencontrer Lucien avant la rentrée, retrouvez-le tous les mercredis à 13h30 sur la chaîne Twitch de No-code France où il teste des outils en live !